Le Blog K’A
la Presse « en parle »
Babrius de Jean Louis Robert
Des fables et des nouvelles
Professeur de français au collège de Cambuston à Saint-André, Jean-Louis Robert, 52 ans, voue une véritable passion à l’écriture. Le romancier, auteur d’une dizaine d’ouvrages vient de publier deux livres : Babrius et Concours de bleus. Rencontre.
Parlons tout d’abord du livre Babrius paru aux Editions K’A. Il s’agit de fables grecques traduites en kréol larényon. Pourquoi avez-vous été attiré par ce travail de traduction ? C’est une première de ce genre pour vous?
Je sentais qu’il y avait un manque quand j’ai lu ces fables grecques dans la traduction française. Ça ne m’a pas permis de sentir la vie. Et les morales à la fin m’ont donné envie d’aller ailleurs. J’ai eu envie de faire un travail en kréol et d’amener vers quelque chose de plus vivant. J’ai . beaucoup aimé cette premère expénence.
Un prochain roman en vue
Est-ce facile de trouver la bonne formule en kréol ?
Non ce n’est pas simple. Car il y a des points de résistance. Pour trouver la bonne formule, il ne s’agit pas de faire une traduction mot à mot. En fait, je commence à écrire le texte et j’essaie de trouver une traduction qui doit être percutante. Pour ça, je lis à haute voix ce que j’ai trouvé et je change au fur et à mesure. Il faut un petit entraînement car il y a des codes.
Est-ce facile de trouver la bonne formule en kréol?
L’absence de fonds local chez les libraires pour accueillir notre production, l’absence d’aide à l’écriture parce qu’elle est créole. Sauf si je promets d’écrire en français quand c’est le créole que je cherche à promouvoir pour le faire exister ! Alors je publie tout seul. En dix ans ? La collection “Astèr” (treize DC audio) , la collection “Pou koméla” qui reprend les textes fondateurs du créole réunionnais (six ouvrages aujourd’hui), la collection “Roman” depuis deux ans (trois titres pour l’heure). Et comme il n’y a pas de culture sans pensée et sans analyse, on a aussi créé la collection “Méné”, pour mettre à la disposition du grand public les travaux universitaires (DEA et thèses) sur les enjeux de l’espace culturel réunionnais (déjà trois titres).
Pensez-vous que la lecture en kréol est accessible à tous?
Pour ceux qui n’ont pas l’habitude de le parler, il faut faire un petit effort. Mais il s’agit de s’habituer à lire en kréol. C’est une question d’envie aussi. Je connais pas mal d’exemples et les gens y arrivent bien.
Parlons à présent de votre ouvrage Concours de bleus paru aux éditions L’Harmattan. Il s’agit cette fois de nouvelles. Vers la fin du livre on retrouve des passages en kréol …
Oui. On commence en français et puis on retrouve des passages en kréol. Je ne veux pas trahir mon projet d’écriture. C’est un travail littéraire qui consiste à travailler sur les deux langues (français et kréol) pour qu’elles se touchent et faire en sorte qu’elles s’interpénètrent. C’est important d’avoir les deux. Par contre, j’ai remarqué qu’on faisait beaucoup de traduction du français vers le kréol mais la démarche inverse n’est pas courante. Ça viendra plus tard.
Les nouvelles ne parlent pas uniquement de La Réunion mais d’autres sujets aussi, parfois durs d’ailleurs …
Oui, je parle de plusieurs choses dans ce livre. Ça ne concerne pas uniquement notre île mais aussi ce qui se passe dans le monde. Deux textes traitent du conflit israélo-palestinien par exemple. La quête de la paix, la prise de conscience de !’Israélien … Et puis je parle des adolescents et de leur vision de la vie.
Votre quotidien au collège de Cambuston vous a-t-il inspiré?
– Oui et non. Certains évènements ont plutôt embarque mon imagination.
Travaillez-vous sur de nouveaux projets ?
Je bosse sur un roman de puis plus de deux ans et je vais surement continuer ‘ a me pen trouver le temps. A vrai dire un auteur ne s’arrête ·jamais de penser à ce qu’il pourrait écrire.
Florence LABACHE
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